En train avec Billy Bragg et Joe Henry…

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CHRONIQUE – Les deux singers-songwriters plongent dans la mémoire musicale de l’Amérique durant un voyage en train ponctué de railway songs country-folk acoustique… En voiture, s’il vous plait !

Chanteur, compositeur, activiste politique et historien de la musique, l’Anglais Billy Bragg n’est pas du genre à faire les choses à moitié. Désireux de montrer l’importance sociale et culturelle du chemin de fer dans la naissance du rock’n’roll, il s’est embarqué en mars dernier dans un périple ferroviaire de quatre jours entre Chicago et Los Angeles avec le singer-songwriter américain Joe Henry, afin de produire un album témoin d’un glorieux passé. Tous les deux au chant et à la guitare ont ainsi mis en boite treize reprises pendant leur voyage, sifflant son départ avec une version primale de « Rock Island Line », issue en 1956 du répertoire de l’Ecossais Lonnie Donegan, histoire de rappeler que le skiffle influença  plus tard les débuts de groupes tels que les Stones ou les Beatles. Enregistrées live par le duo dans un wagon, une gare ou à côté des voies ferrées comme en témoignent les bruits d’ambiance, ces railways songs ont traversé le temps comme les genres, dévoilant des chansons parfois méconnues à l’instar de la triste complainte de Jean Ritchie « The L&N Don’t Stop Here Anymore » (1966). S’en suit le tube country-americana « The Midnight Special » de Leadbilly, comme autant d’illustres noms de la country et de la folk music américaine qui éclairent les reprises de Shine a Ligth, du titre  « Lonesome Whistle » de Hank Williams à « Waiting for a Train » de Jimmie Rodgers, en passant par « Gentle on My Mind » de John Hartford’s ou « Railroading on the Great Divide » de The Carter Family. N’ayant jamais caché leur admiration pour Woody Guthrie, les deux amis dont les voix se complètent à merveille lui rendent aussi hommage à travers « Railroad Bill », que chanta Ramblin’ Jack Elliott, ainsi qu’avec la berceuse « Hobo’s Lullaby ». Et c’est d’ailleurs au petit matin que s’achèva leur trajet au son d’une langoureuse version de « Early Morning Rain », également signée en 1966 par Gordon Lightfoot, même s’il ne pleut jamais à Los Angeles ! J.G.

Billy Bragg & Joe Henry Shine a Light – Field Recordings From the Great American Railroad (Cooking Vinyl)  🙂  🙂  🙂  🙂