Qui suis-je ?
Je suis un journaliste spécialisé dans la musique depuis le milieu des années 90. Jusqu’en 2016, je travaillais pour la version française du magazine Rolling Stone, où j’ai enchainé les interviews de groupes et artistes le plus souvent internationaux, ainsi que des chroniques d’albums, en plus rédiger des dossiers thématiques. Rock, pop, folk, blues, punk, world… Je me passionne pour la musique, ou plutôt les musiques, sans vraiment me limiter à un genre particulier bien que mes choix éditoriaux s’adaptent évidement au public visé par les médias qui recourent à moi. Cependant, le rock tient une place particulière, voire même capitale, dans ma culture musicale, sans doute parce qu’il m’a accompagné toutes ces années, jusque dans ma vie professionnelle actuelle. Ce n’est donc pas un hasard si Apple Music France me permet désormais de participer à la confection certaines de ses playlists rock au sens large, d’autant plus qu’à l’ère du streaming les nouveautés naviguent souvent dans un océan de styles, de revivals et autres crossovers folk-rock, blues-rock, électro-rock, garage-rock, psyché-rock, jazz-rock, punk-rock… Cette vision transversale de la musique s’est développée très naturellement chez moi, dès l’enfance. Aux grandes figures d’Elvis Presley, Ray Charles, Simon & Garfunkel, Rolling Stones ou Beatles, que je découvrais dans un coin de la discothèque parentale, étaient vite venues s’ajouter de la même manière des pointures du jazz comme Django Reinhart, Martial Solal Trio, Dizzy Gillespy et Ella Fitzgerald dont la musique résonnait également en moi. Les années 80 s’étaient ensuite chargées à l’adolescence d’ouvrir encore davantage cet éventail de genres vers la variété pop française et internationale, le hard-rock, le punk et la new-wave. Mon appétit de musique, limité dans mes achats de disques par mon argent de poche, se doublait de packs de cassettes magnétiques vierges que je déflorais inlassablement avec des albums empruntés à la discothèque municipale afin de nourrir ma culture musicale de grands classiques de musique pas classique… J’aime aussi bien le Jefferson Airplane, les Doors, Cream, Led Zeppelin, les Who, les Stooges, le Velvet Underground, les New York Dolls et les Ramones, que U2, The Cure, les Smiths, les Housemartins, les Beastie Boys, Urban Dance Squad ou les Inspiral Carpets. Aussi bien Téléphone, Noir Désir, Les Innocents, Kat Onoma, Jad Wio, Parabellum, les Dogs, les Shériff, O.T.H. et la Mano Negra que Jacques Dutronc et Serge Gainsbourg. Une cassette de Bob Marley, de LKJ ou des Specials peut voisiner avec une autre des Everly Brothers, un album de Jimi Hendrix ou David Bowie avec un autre de Bruce Springsteen, Bob Dylan, Neil Young ou Ry Cooder. Bien que j’appréciais certains de ses disques, je ne vais comprendre vraiment le Pink Floyd que plus tard, après avoir vu le film du live à Pompeï à La Villette, si bien que je plongerai ultérieurement avec délectation dans la carrière du groupe à l’occasion de la rédaction d’un hors série que lui consacrera Rolling Stone, au même titre que d’autres légendes du rock.
« J’allais y occuper le poste de bassiste, avant de passer à la guitare rythmique dans un autre groupe formé dans la foulée, puis d’alterner l’un ou l’autre instrument, voire même de chanter aussi… »
A la fin des années 80, notre Bac en poche, quelques amis et moi, nous avons monté notre premier groupe de rock. Les leçons de piano de mon enfance étaient loin, mais j’allais y occuper le poste de bassiste, avant de passer à la guitare rythmique dans un autre groupe formé dans la foulée, puis d’alterner l’un ou l’autre instrument, voire même de chanter aussi, en fonction des besoins d’une petite dizaine de formations plus ou moins éphémères. A l’époque, le hip hop apparu aux Etats-Unis, que Sidney avait popularisé à la télévision via la break dance, déboulait véritablement en France, mais j’attendrais que certains rappeurs américains, anglais et français, se fassent accompagnées de musiciens, notamment par des jazzmen, pour m’intéresser définitivement au genre, ainsi qu’à son évolution, de Grandmaster Flash à Public Enemy, en passant par Snopp Doggy Dog, Dr.Dre et surtout The Roots, du Supreme NTM et IAM jusqu’à Sniper, Zoxea et Oxmo Puccino plus tard. La vraie révolution pour moi au début des années 90 venait du rock avec le grunge de Nirvana, Pearl Jam, et L7, influencé par Husker Dü ou Pixies. Dans le même temps, les Red Hot Chili Peppers m’amenait à me repencher sur le funk que je n’aimais pas beaucoup auparavant, lui préférant le rythm’n’blues des Blues Brothers. Tandis que j’achevais mes études supérieures, passées d’un BTS de communication et actions publicitaires en banlieue parisienne à une Maîtrise d’informations et communication à l’Institut Français de Presse, mon avenir professionnel se précisait, au dépend de mon autre passion pour le dessin et la bande-dessinée, du fait que je préférais aller voir les concerts d’autres groupes plutôt que de répéter avec les miens en studios. Dès lors, au contact d’amis amateurs de musique et de journalistes, j’allais accompagner la création de plusieurs journaux et magazines tels que Magic Mushroom (devenu Magic), Azimuts monté par des anciens de Best, Inédit (devenu Zurban), Paganino et Rockmixer, avant de collaborer plus ponctuellement aux rédactions de Rock Sound, et même de Rock & Folk. Des années après la brit-invasion des sixties, la brit-pop anglaise explosait avec Oasis, Blur et Suede, en même temps que les crossovers entre hip hop et jazz de US3 ou Tower of Power. Comme je me suis intéressé à la musique indienne à cause du sitar utilisé par Brian Jones avec les Rolling Stones ou par Georges Harrison avec les Beatles, je découvrais à l’époque la musique cubaine grâce à Ry Cooder, grand maître de la slide guitar qui produisait le premier album du Buena Vista Social Club, mais aussi grâce à Sergent Garcia, le guitariste du groupe de rock alternatif français Ludwig Von 88 ou encore aux rappeurs d’Orichas. Plus simplement, il m’avait suffi auparavant de quelques séjours en Bretagne pour me familiariser avec la musique celtique, de ses variations les plus roots à ses crossovers vers le rock, un peu partout dans le monde, comme avec les Anglais The Levellers ou la canadienne Loreena McKennitt. Les musiques traditionnelles étaient ainsi entrées dans mon cercle de compétences, y compris avec des joueurs de kora africains férus de blues. Peu importait le genre musical, j’écrivais mes premières chroniques, mes premiers live reports et réalisais mes premières interviews, aussi bien avec la Fonky Family, Saïan Supa Crew et Zebda que Bérurier Noir et Paris Combo, entre autres, en plus de me pencher également sur la techno qui m’échappait un peu jusque là, à travers le crossover techno-punk servi par Prodigy et les Chemical Brothers. J’en reprendrai plus tard le fil de Pierre Henry et Pierre Schaeffer jusqu’à Sven Vath, rencontrant aussi bien Laurent Garnier que David Getta pour les besoins d’un hors série spécial Musique de l’hebdomadaire Les Clés de l’Actualité. J’avais découvert également auparavant The Young Gods, des Suisses inspirés par le rock-industriel que je vais aimer lorsqu’ils flirteront avec le blues, tandis qu’Asian Dub Foundation mélangeait techno et musique indienne. Dans un genre différent, je découvrais aussi les mélopées arabisantes de Natacha Atlas, et donc forcément Oum Kalsoum, de l’autre côté de la Méditerranée. Je commençais aussi à collaborer avec des maisons de disques, rédigeant pour elles des argumentaires commerciaux d’albums ou des biographies de groupes et artistes, aussi divers que K.M.F.D.M. ou Ben Folds Five, et plus récemment Archive ou Inna Modja, Craig Armstrong ou Einstürzende Neubauten.
A la fin des années 90, l’apparition des premiers médias sur Internet me conduisait à travailler régulièrement avec Hachette Multimédia, puis Lagardère Active au sein de plusieurs sites destinés à la jeunesse, notamment pour la chaîne Canal J. Je m’y employais, assez facilement d’ailleurs, à trouver autant de talent à Lorie, Britney Spears, Avril Lavigne, Justin Timberlake et Eminem qu’à Sum 41 et Kyo, dans des centaines de chroniques de singles ou d’albums. J’en faisais de même parallèlement, avec des interviews en plus, au sein de la rédaction des Clés de l’Actualité, un hebdomadaire destinée aussi à la jeunesse, avant de rejoindre les rédactions des magazines teenage Super, Like It et Tribu Rock.
Peu importe le support média pour lequel je travaille, mon seul but est de faire connaître à ses lecteurs des groupes et artistes de qualité susceptibles de leur plaire. Je n’en poursuis pas moins toujours mon exploration de la musique passée, présente et à venir. Qui aurait pu deviner qu’un couple aveugle venu du Mali jouerait un jour à Paris dans un Olympia sold out ? Moi peut-être… Parce que j’ai tout de suite aimé la musique de Amadou & Mariam, dès la première écoute, peu avant la sortie de leur premier album, car il y avait le blues du désert de Tinariwen, ce groupe composé d’anciens rebelles touaregs que j’avais vu se produire dans un jardin municipal non loin de chez moi. Je le rencontrerai bien plus tard à l’occasion d’un entretien pour Rolling Stone, en banlieue parisienne.
« Je n’en poursuis pas moins toujours mon exploration de la musique passée, présente et à venir. »
Ben Harper, Iggy Pop, Mark Knopfler, John Lydon, Bryan Ferry, Blondie, Annie Lennox, Otis Taylor, Robben Ford, Robert Francis, James McMurtry, Rickie Lee Jones, Steve Earle, Sonny Landreth, Offspring, Sum 41, Queens Of The Stone Age, Nneka, Charlie Winston, Hugh Coltman, Midlake, The Foals, The Killers, Garbage, Travis, Beady Eye, dEUS, Kate Nash, Suzanne Vega, Lisa Ekdahl, Melissa Etheridge, Regina Sepktor, Cocorosie, Anna Teirnheim, Florence and the Machine, Alanis Morissette, Sophie Hunger, Jack Johnson, Angus & Julia Stone, Suuns, Eagles Of Death Metal, Shannon Wright, Villager, Avi Buffalo, Gruff Rhys, Carl Barat, The Strypes, Kaiser Chiefs, The Vaccines, The Fratellis, Kasabian, Timber Timbre, Half Moon Run, Mac Demarco, Hozier, Aaron, Coccon, Shaka Ponk, Skip The Use… J‘ai fais des centaines d’interviews de groupes et artistes, plus ou moins connus, pour ce magazine dédié en France à la culture rock, en passant par la folk scandinave, le blues, la country et l’americana. De la même manière, j’ai réalisé des interviews de Vincent Delerm, Laurent De Wilde, Arielle Dombasle ou Clara Morgane, entre autres, pour le magazine Playboy, des interviews de Izia, Oxmo Puccino ou Phoenix, entre autres, pour le magazine Maximal, aussi bien que les interviews de Kings of Leon, Keane ou Kenna pour le magazine Muteen, comme celles de C2C, Selah Sue et Raphael, entre autres, pour les magazines Okapi ou Phosphore, ainsi que de Dominique A, Kas Product ou Rodolphe Burger, entre autres, pour la version française du magazine Mojo… Durant quelques mois j’ai également été en charge des chroniques du site 01men.com, avant de gérer les invités du Journal de la culture, ainsi que du Culture Show, de la chaîne France 24. J’ai assisté à des milliers de concerts, des dizaines de festivals en France ou dans le monde.
Parmi des centaines d’albums de groupes et artistes qui sortent chaque année, mes choix ont en grande majorité rencontré leur public, souvent grand, parfois plus underground, mais à chaque fois mes oreilles m’ont poussé à dénicher une musique accrocheuse, touchante au cœur, au corps ou à l’âme. Difficile d’en citer certains plus que d’autres – les noms qui figurent dans cette biographie étant purement indicatifs -, puisque des milliers de disques français ou étrangers voisinent sur mes étagères ou dans mon ordinateur, mais ils font tous parties de l’histoire de la musique et de ma vie, voire aussi de la votre. C’est ce travail de découverte, de partage, d’information et de transmission que j’entends poursuivre avec Stone Alone, dont le nom s’inspire du livre écrit par Bill Wyman après son départ des Rolling Stones, afin de les présenter sur ce site, ainsi que sur ses pages Facebook et YouTube, au fil de chroniques, d’interviews et de vidéos. Keep on rockin’ !
Julien Gaisne