NEWS – Inutile d’attendre la Saint Patrick pour évoquer ce groupe dont la musique est loin de traduire l’origine gasconne occitane ! Mi-septembre, son concert au Café de la Danse embrumait déjà le public parisien dans des vapeurs de houblon, à grand renfort de musique celtique. Après tout, Les Naufragés n’étaient-ils pas venus de Montpellier dans les années 90 pour naviguer dans les mêmes eaux gorgées de folklore irlandais, au-delà de la Catalogne ? Ce Sextet de musiciens virtuoses, qui emprunte son nom à un village de pêcheurs justement irlandais, refuge de passionnés de jigs et de reels, en a baptisé aussi son album homonyme, paru au début de l’été sur le label américain Compass Records. Enregistré à Nashville, Tennessee, il rend habilement hommage à l’exode de milliers de famille irlandaises vers l’Amérique du nord, poussées par la famine au XIXe siècle, non sans rappeler l’influence des musiques celtiques sur la country, la folk ou le bluegrass, popularisés par la suite aux Etats-Unis. Cette communion de traditions et de folklores aux sonorités acoustiques, entre vieux et nouveau continent, est une belle réussite, d’autant qu’une poignée d’artistes américains y participe comme le percussionniste Kenny Malone (Ray Charles, Johnny Cash, J.J. Cale…), la célèbre joueuse de banjo Alison Brown et le maître de la guitare dobro Jerry Douglas. Cette alchimie transatlantique illustre un beau voyage musical, plus heureux qu’à l’époque, même si l’album présente quelques bizarreries temporelles avec la reprise de « Amsterdam » de Jacques Brel ou l’adaptation rap façon Manau de « Famine », un titre de Sinead O’Connor. Doolin’ s’avère le plus souvent d’humeur très festive !